
Imaginez une personne vous dire constamment : « tu es trop grosse », « je n’aime pas tes fesses », « tes seins sont trop petits », « ah la cellulite là beurk » « tes cheveux ne sont pas assez lisses », « pas assez bouclés », « doigts trop gros », « pieds tordus »… « Faut vraiment changer tout ça, je te déteste ! »
Comment vous sentiriez-vous ?
Mal, déprimé(e), fatigué(e), envie de tout envoyer C****…
Et pourtant c’est ainsi que l’on parle à notre corps, jour après jour, pendant des semaines, des mois et des années ! J’entends rarement autour de moi quelqu’un qui aime son corps ou quand bien même… qui ose le dire… Parfois oui, des petites parties, comme les yeux, ou le petit doigt de la main droite ! Mais quant au reste…
Dans un monde ou le « pas de repos » prime pour avoir du « succès », nous pensons constamment à le modifier, élaborons des plans machiavéliques tels que chirurgie esthétique, sport à outrance, régimes drastiques même si l’on déteste ça et que cela nous rend désagréables. Certains n’hésitent pas à le priver de nourriture, et d’autres au contraire lui donnent n’importe quoi comme si cela était une poubelle. Nous l’épuisons sous prétexte d’être plus performant dans tout et nous le mettons constamment à rude épreuve…
Tout le monde connaît quelqu’un qui a fait une chirurgie esthétique ou mis un anneau et se sent toujours aussi mal… même les plus beaux mannequins font des dépressions, prennent de la drogue et se trouvent « moches »…
Pas étonnant que le corps réplique avec des maladies telles que la dépression, le burn-out ou le cancer…
Pourquoi ?
Pour se sentir « aimé(e) » des autres, « validé(e) ». Nous ferions n’importe quoi pour nous sentir aimés. Au lieu d’accepter ce que nous sommes, parfaits avec nos soi-disant défauts. On oublie de s’aimer, d’aimer son corps et d’en prendre soin, de l’écouter et de le remercier. Nous avons perdu cette précieuse connexion. Et nous préférons le torturer constamment, quitte à le mutiler ou même le détruire.
Sans lui, sans cette merveilleuse machine, rien de tout cela ne serait possible et la vie serait pour ainsi dire morne…
Alors disons-lui merci, parlons-lui ! Apprécions chaque partie, chaque organe et chaque petite cellule ! Même si oui des fois on aimerait être plus ci ou ça… Sous prétexte que l’enveloppe n’est pas parfaite, on en oublie les merveilleuses sensations que nous procurent la vue, la voix, la parole, le toucher, l’ouïe et l’écoute…
Mais l’acceptation est la première clé. Le remercier de fonctionner, le remercier de pouvoir voir toutes ces belles choses, de pouvoir partager un repas, de pouvoir embrasser et ressentir les papillons, de sentir la chaleur du soleil ou d’une bonne douche chaude… De pouvoir parler avec ses amis, partager tous ces instants précieux, de nous permettre de manger, de sortir prendre l’air, de voir la nature, de sentir la chaleur du soleil, de faire les activités que l’on aime. Boire du vin et en apprécier le goût pour certain, déguster un jus de fruit frais pour les autres… prendre un café avec une amie… Peu importe où vous êtes, ce que vous aimez faire… remerciez-le. La deuxième est d’en prendre soin avec équilibre plutôt qu’à l’extrême…
Non pas pour obtenir l’aval des autres ou être reconnu(e)… mais simplement car on lui est reconnaissant d’être là, jour après jour, de nous porter, de fonctionner, et de simplement pouvoir ouvrir les yeux et se dire « génial, encore un jour où je vais pouvoir profiter ».