
Mais on va me juger !
C’était ce que je me disais constamment au début. Life coach ? Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur apporter? Ma vie n’est pas encore parfaite donc je ne pourrais pas accompagner les autres, on va rigoler de moi…
Le jugement est tellement présent dans notre notre société que nous en sommes devenu les esclaves.
« Elle s’est mise avec lui !? »,
« Non mais tu as vu où ils partent en vacances ! »,
« Oh pis elle tu as vu comment elle s’habille »,
« Il se lance à son compte !? Quelle idée ! ».
Constamment nous jugeons et nous sommes jugés. C’est ainsi, c’est la vie, et c’est le genre de choses qu’il faut accepter.
Au fil du temps, j’ai remarqué que je jugeais plus dans les moments où je ne me sentais pas bien dans ma vie, pas à la hauteur. Je jugeais pour me sentir mieux. Mais le « mieux » ne durait que le temps du jugement.
Nous jugeons, critiquons pour nous sentir mieux. Tout simplement, pour se dire que quelqu’un est moins bien que nous.
C’est un cercle vicieux, on se juge soi-même, « je ne suis pas assez jolie, intelligente… », puis on juge les autres pour nous donner l’illusion que nous sommes mieux, on juge aussi à plusieurs (y a pas de raison de ne pas partager !) pour assoir le sentiment d’avoir raison et « créer des liens » avec autrui, puis on se sent coupable car on a jugé… Et le cercle recommence à l’infini.
Rappellez-vous la fois où vous avez jugé la « Bimbo » … C’était de la jalousie, ELLE, elle est super jolie et en plus ELLE, elle à l’air super heureuse.
Même si on sait que « c’est pas bien », ça fait partie de ces réflexes conditionnés de l’inconscient, lorsqu’on navigue en pilote automatique et qu’on se laisse submerger par notre ego. Ce sont ces réflexes que seul un moine tibétain vivant en autarcie, sans les news, sans Facebook, sans travailler, sans relation amoureuse, sans famille peut éventuellement contrôler. Parce que soyons honnêtes, chez nous, on n’a pas que nous même à gérer, mais une quantité faramineuse de paramètres qui challenge nos émotions continuellement (votre mari qui vous dis que cette robe ne vous va pas, vos enfants qui renversent le paquet de céréales à 7h du mat ou votre meilleure amie qui vous dis que si vous êtes encore célibataire c’est car vous choisissez mal vos mecs… OK merci).
Alors que peut-on faire si on n’a pas envie d’aller rejoindre Lama Jampa au fin fond du Tibet ?
Mettre de la conscience dans tout ça. Ou, pour un terme plus scientifique développer son intelligence émotionnelle. Et ne pas se juger pour avoir jugé…
Déjà savoir que la critique ou le jugement vient d’un effet miroir, on critique ou juge car d’une certaine manière, on envie cette personne, on manque de confiance ou de reconnaissance. On critique la personne qui réussit dans la vie car on n’a pas le courage de se bouger pour réussir, celle qui est super bien foutue au sport car on aimerait être comme elle, celle qui est en couple car on aimerait trouver quelqu’un ou celle qui est célibataire car on aimerait être libre (tordu hein !).
Tout ça fait émerger des sentiments de jalousie, d’infériorité, d’échec…
Quand je me suis lancée comme coach, je me suis beaucoup sentie jugée. Ça me touchait car forcément au début, je n’avais pas un agenda rempli de rendez-vous. Et du coup je donnais raison à mes juges.
Puis j’ai analysé. J’ai fait une liste des gens qui me jugeaient, et une de ceux qui me soutenaient.
La différence ?
Ceux qui me jugeais n’avaient pas les mêmes aspirations que moi et me jugeais sur des choses qu’eux même ne faisaient pas. Tandis que ceux qui m’encourageaient étaient ceux qui étaient bien dans leurs baskets et qui étaient aussi passé par là.
Le calcul a vite été fait.
Quand on analyse ainsi les situations où nous nous sentons jugés et celles où nous jugeons, cela met tout de suite plus de légèreté et de lâcher prise.
Donc quand quelqu’un vous juge ou que vous avez le sentiment qu’on va vous juger, dites-vous simplement que ces personnes sont soit pas bien dans leur vie, soit jalouse, soit elles ont peur et qu’elles ne vivent pas la même chose que vous. Mais cela ne remet en rien en cause vos actes ou votre personne, cela leurs appartient.
C’est quand on accepte que nous ne sommes pas parfaites, que personne ne l’ai, que chacun à sa carte du monde, qu’on laisse les autres vivre leur vie et porter leur jugement sans que ça nous touche. Les autres ne vous juges pas vous, ils jugent leurs mal-être. C’est notre réflexe conditionné causé par la peur, peur de l’abandon, peur de ne pas être aimé et la peur primale de la mort.
Et au contraire, quand vous décidez de juger:
– Reconnaître qu’il y a un jugement.
– Pourquoi le faites-vous ? Quelles peurs essayez-vous de défendre ?
– Aborder le jugement avec curiosité plutôt que de se blâmer.
– Quelle est la peur derrière ce jugement ?
– Apprendre comment, puis travailler cette peur.
La vie nous montre toujours le chemin, les épreuves qu’il faut apprendre pour avancer.
Et quand la peur d’être jugé refait surface souvenez-vous que les « juges » ont les mêmes peurs que vous. Nous sommes tous dans le même bateau, les mêmes peurs, les mêmes doutes, les mêmes envies de se sentir aimée et appréciée.
Soyons indulgent envers nous-même, et envers les autres.
Fanny
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